« Un chatbot, ou agent conversationnel« , explique Patrick Flandrin, directeur de recherche CNRS à l’École normale supérieure de Lyon, président de l’Académie des sciences en 2021-2022 « est un logiciel capable, via une interface, de simuler une conversation humaine. (…)
Il repose sur une intelligence artificielle baptisée GPT3 (Generative Pre-trained Transformer de 3e génération), « capable de produire du langage naturel complexe », précise Patrick Flandrin. Il utilise des algorithmes d’apprentissage automatique qui analysent des textes pour générer, à partir de ce corpus et des informations précédemment apprises, les réponses aux questions qu’on lui pose.
Dans le cas de ChatGPT, la base de données est constituée de millions de pages web et permet à la machine de comprendre comment est construit le langage.
Ici, « l’algorithme explore le champ des possibles et apprend à choisir la solution qui offre la plus grande récompense, en proposant par exemple le mot le plus probable pour compléter une phrase dont les premiers mots sont donnés ».
Une compréhension critique de ChatGPT
La CNIL publie le rapport de synthèse du débat public qu’elle a animé sur les enjeux éthiques des algorithmes et de l’intelligence artificielle :
- L’autonomie humaine au défi de l’autonomie des machines
- Biais, discrimination et exclusion
- Fragmentation algorithmique : la personnalisation contre les logiques collectives
- Entre limitation des mégafichiers et développement de l’intelligence artificielle : un équilibre à réinventer
- Qualité, quantité, pertinence : l’enjeu des données fournies à l’IA
- L’identité humaine au défi de l’intelligence artificielle
Pour préparer les ateliers de sensibilisation avec les enseignant·es, l’équipe du Louvain Learning Lab a réalisé ce premier SWOT (non exhaustif) afin de d’identifier les principales forces, faiblesses, opportunités et les menaces de ce système d’intelligence artificielle.
Et du côté de l’éducation ?
Savoir utiliser l’intelligence artificielle est aussi un savoir.
Pour le monde de l’éducation, ce développement des outils d’intelligence artificielle est aussi un énorme défi.
« La faculté de Stanford se prononce sur le bouleversement de ChatGPT pour l’éducation. Les enseignants parlent de ChatGPT soit comme un médicament dangereux avec des effets secondaires incroyables, soit comme un médicament incroyable avec des effets secondaires dangereux. »
https://ed.stanford.edu/news/stanford-faculty-weigh-new-ai-chatbot-s-shake-learning-and-teaching
« L’arrivée de ChatGPT dans les milieux académiques soulève donc des inquiétudes légitimes.
Par ailleurs, on aura beau « interdire » l’usage de ces outils en classe, la technologie est maintenant disponible, gratuite, facilement accessible et utilisable, de sorte qu’on ne pourra revenir en arrière ou faire rentrer le génie dans sa lampe. »
https://www.ledevoir.com/opinion/idees/774674/idees-ceci-n-est-pas-un-professeur-d-universite
« Peut-on, s’il n’est plus possible d’attester de l’authenticité d’un texte, encore demander à des étudiants de rédiger des travaux à la maison ? Préserve-t-on adéquatement l’équité qui doit prévaloir entre les étudiants lorsque le faussaire est fort probablement celui qui filera avec la meilleure note ? Peut-on sauver les modes d’évaluation qui s’inscrivent dans l’enseignement à distance si c’est cette distance elle-même qui ouvre toutes grandes les occasions de fraude ? »
https://plus.lapresse.ca/screens/65286fd2-6014-4ceb-aa98-0544271939ed__7C___0.html
Et du côté de l’enseignement ?
« Soyons tout à fait honnêtes sur ce point, il va rapidement falloir revoir la nature de nos enseignements (et de nos évaluations) en lien avec la capacité de rédiger des productions documentaires. Il ne s’agit pas pour autant d’en faire une alarme catastrophiste. Et je rejoins totalement en cela le camarade Antonio Casilli. »
(…)
« Mais sans sombrer dans le catastrophisme, il serait tout aussi idiot de ne pas envisager que nous sommes une nouvelle fois devant un changement absolument majeur de notre manière d’enseigner, de transmettre, et d’interagir dans un cadre éducatif, a fortiori lorsque celui-ci est asynchrone et/ou à distance. »
https://affordance.framasoft.org/2023/01/gpt-3-cest-toi-le-chat/
Pour en revenir aux possibilités de ChatGPT, bien qu’il existe une infinité de façons d’en profiter dans vos cours, vous pourrez voir ci-dessous cinq exemples d’utilisation de cet outil en classe.
- Utilisez ChatGPT pour créer des questions et des exercices dans votre matière.
- Aidez vos élèves à améliorer leurs compétences en écriture grâce à ChatGPT.
- Demandez à ChatGPT de créer un texte de base pour une activité de classe.
- Utilisez l’outil pour améliorer l’apprentissage des langues.
- Utilisez ChatGPT en classe comme source d’inspiration.
Néanmoins, il est toujours important de prévenir les élèves que ChatGPT peut servir d’inspiration, mais pas d’élément à plagier. L’outil va sûrement au-delà de ce dont nous avons vraiment besoin en classe, mais c’est une bonne option pour chercher l’inspiration et, à partir de là, laisser les élèves travailler de manière autonome.
- Guide de l’enseignant
- 49 Exemples de cas d’usage pour découvrir GPT3
- 15 exemples concrets d’utilisation en classe de l’IA
- Tests et simulations d’« entretien » avec ChatGPT et vérification des références
- Apprendre à parler à l’IA
- Liste d’outils d’IA
- IA et éducation (exemples outils)
Pour aller plus loin
Il faut se rappeler ce que Michel Serres disait « les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! »
Publication du livre blanc du groupe thématique numérique
GTnum #Scol_IA : “Enseigner et apprendre à l’ère de l’intelligence artificielle”.