Ariane Picard est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bourgogne. Elle est intervenue lors du séminaire de la DRNE 2022.
À travers son exposé Ariane Picard nous invite à réfléchir au développement des compétences transversales dans un contexte numérique.
Dans son introduction, elle nous rappelle les définitions de compétences, de savoirs et de compétences transversales. Elle souligne que ces dernières, aussi appelées « compétences psychosociales » mettent en jeu : la pensée critique, la créativité, la collaboration et la communication afin de développer l’autonomie dans un contexte d’apprentissage et d’environnement numérique.
La première partie de son intervention est consacrée aux pratiques numériques actuelles. Elle souligne tout d’abord, la progression du taux d’équipement des ménages, du taux et du temps de connexion à Internet et du développement des usages en mobilité. Dans un second temps, elle décrit les pratiques juvéniles actuelles en soulignant le fort taux d’équipement des jeunes et l’importance qu’ils donnent à l’image, notamment à travers l‘utilisation de certains réseaux sociaux (Instagram, Snapchat) et plateforme vidéo (YouTube). Elle remarque également que leurs pratiques sont souvent créatives, notamment à travers le montage photo, vidéo, le dessin, la musique et les pratiques d’écriture. Enfin, elle conclut cette partie en abordant le changement qui s’opère dans nos manières de vivre, d’échanger et d’apprendre dans des environnements largement numériques. En effet, notre relation permanente aux technologies modifie notre manière d’appréhender le savoir. Il s’agit désormais d’un savoir plus partagé, davantage communicant, un savoir recombiné, restructuré, construit collectivement, selon des modalités plus horizontales et moins hiérarchiques. C’est l’époque de l’autodidaxie, du faire et apprendre par soi-même, mais aussi entre pairs.
Dans une seconde partie, Ariane Picard nous parle d’une ère numérique contrastée en abordant, dans un premier temps, la notion de culture numérique. Elle nous amène à nous interroger sur ce nouveau rapport au monde et à réfléchir comment les institutions éducatives et ses représentants s’accommodent de ces évolutions culturelles et numériques lorsqu’il s’agit d’éducation et de formation. Elle aborde ensuite l’existence et la persistance d’inégalités numériques, aussi bien en matière d’équipements que d’usages. Elle évoque, ensuite, les compétences souvent incomplètes des jeunes qui savent manipuler les objets techniques, mais ont globalement peu de compétences techniques approfondies. Elle mentionne également que les compétences numériques sont rarement transposées, de la sphère personnelle vers la sphère scolaire. Il est donc important, selon son propos, de former, d’accompagner les jeunes dans la construction d’une culture numérique afin qu’ils soient capables d’évoluer de façon critique et créative, autonome et socialisée dans l’environnement médiatique contemporain.
Elle poursuit en abordant les nouveaux enjeux de formation et nous enjoint à prendre appui sur les compétences et appétences des élèves afin de valoriser la transposition des compétences. Elle pose ensuite la question de la scolarisation de certains outils et précise alors que des choix sont à faire dans cette acculturation numérique.
Enfin, Ariane Picard conclut sa présentation en soulignant que les compétences numériques sont un enjeu de formation pour tous, enseignants comme élèves et que l’institution scolaire doit faire cet effort d’acculturation au numérique et de développement des compétences transversales des élèves pour parvenir à plus d’égalité, d’équité et de justice sociale dans notre société.