Utiliser CAPYTALE au lycée

par | Mai 5, 2022

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Il y a quelques mois, lors de la rentrée, un collègue m’a parlé de sa femme qui avait trouvé une application en ligne permettant d’utiliser Python avec de nombreux modules sans passer par une installation. C’est donc par le pur fruit du hasard que j’ai découvert Capytale qui vient d’être intégré à ÉCLAT-BFC.

J’ai exploré en autonomie les différents usages et je suis encore loin d’avoir exploité l’ensemble des possibilités. J’ai cependant rapidement pris en main l’application et adapté de plus en plus l’ensemble de mes activités à ce format qui rend de grands services. Je propose dans cet article de décrire l’usage que je fais de CAPYTALE en lycée en comparant la situation avant et après l’usage éventuel de CAPYTALE.

Avant CAPYTALE

Installation de logiciels

Depuis quelques années et l’ancrage de Python dans les programmes, chaque établissement a cherché des solutions pour installer correctement Python. Dans mon lycée, une version pérenne d’Edupython a pu être mise en service sur le réseau. Cependant, plusieurs versions sont installées sur le parc informatique et les élèves se retrouvent donc avec le choix de plusieurs interfaces différentes. Cela rend le débogage inconfortable pour les collègues qui doivent jongler entre ces différentes versions.

Pour ce qui est de l’installation sur les postes personnels des élèves, la situation est plus critique, car beaucoup d’entre eux ont des soucis, soit pour installer correctement les logiciels, soit des problèmes d’accès à un outil numérique.

Les problèmes rencontrés lors d’une activité numérique

Une activité numérique est souvent une feuille d’activité papier ou un fichier informatique (type PDF), qui accompagne un fichier d’instructions informatiques (script). Les questions et objectifs sont présents dans le premier, et quelques commentaires faisant référence aux exercices sont parfois donnés dans le script pour accompagner et éclairer au mieux la démarche de l’élève.
Il peut également s’agir en classe de tests simples à effectuer sur le logiciel adapté (console Python, console SQL, feuille HTML+ CSS) ou bien d’écrire de petits scripts pour valider des compétences et objectifs simples.

L’élève navigue donc entre un énoncé et une interface de programmation, cela rend la démarche d’apprentissage moins fluide et fait perdre inutilement du temps dans le pire des cas.

Le travail à la maison

Le souci premier est de gérer les productions d’élèves. La première solution est l’échange de fichiers par mail, celle-ci est vite ingérable surtout lorsque des fichiers ou mails se perdent lors des envois… Des logiciels intégrés à ÉCLAT comme MOODLE peuvent très aisément gérer cela. Les copies électroniques sont déposées grâce à un lien, le professeur peut alors simplement y accéder et corriger individuellement chacune des productions via des feedbacks.

Malgré cela, on se retrouve à nouveau tributaire des problèmes d’installation des logiciels sur les machines personnelles des élèves, comme évoqué précédemment. De plus, L’enseignant doit prendre en main un logiciel qui n’est pas forcément intuitif.  Sans une formation (autoformation) préalable, il est très difficile d’utiliser MOODLE même de façon basique.

Pour faire un point sur cette première partie, je me dis qu’il serait sans doute utile de la réduire considérablement et de la simplifier. On peut certainement se contenter de souligner qu’effectivement, l’intégration de python dans les lycées est problématique à plusieurs égards et depuis plusieurs années car :

  • Il est compliqué d’uniformiser les versions des interfaces python sur tous les postes
  • Les élèves n’ont pas forcément d’équipement adapté aux allers et retours nécessaires au processus de correction

D’un point de vue de l’organisation pédagogique, les fichiers et les ressources nécessaires à la progression sont dispersés et ne présentent pas suffisamment de cohérence.

Malgré cela, on se retrouve à nouveau tributaire des problèmes d’installation des logiciels sur les machines personnelles des élèves, comme évoqué précédemment.

Avec CAPYTALE

CAPYTALE est un service Web pour créer et partager des activités pédagogiques de codage. Les langages actuellement disponibles sont Python, SQL (via SQLite), HTML-CSS-JavaScript, OCaml.

Accès au service

Il suffit d’avoir une connexion internet et un navigateur. On y accède sur le portail ÉCLAT-BFC de son établissement ou bien directement avec un lien fourni par le créateur de l’activité, l’authentification via ÉCLAT reste obligatoire. L’élève peut réaliser les travaux qui utilisent les langages accessibles. Ceux-ci sont réalisables depuis un PC ou même un smartphone. On peut donc s’assurer que la totalité (ou très grande majorité) des élèves réaliseront le travail demandé ou pourront s’exercer.

Si on simplifie ainsi l’accès au logiciel, la connexion internet reste cependant indispensable. Il y a eu, au début de mes utilisations du service, des interruptions pour bug ou mises à jour qui ont contrarié ma démarche. Avec le temps, ces interruptions deviennent de plus ne plus rares et sur un laps de temps court et contrôlé.

C’est un outil en ligne qui évolue et présente donc de nouvelles fonctionnalités très régulièrement. Enfin, de nouvelles applications apparaissent comme OCaml pour les classes CPGE ainsi que l’ajout de nouvelles bibliothèques en Python. Les activités peuvent s’enrichir et toucher de nouveaux publics tels les étudiants en MPSI-MPI ou option informatique en CPGE.

Activité numérique de CAPYTALE

Présentation

L’environnement « Notebook Jupyter » permet de réaliser des activités mélangeant instructions et plages d’exécutions de scripts (exemple dans la capture d’écran ci-dessous). De plus, on peut facilement intégrer des formules mathématiques de type LaTeX.

Cela permet d’intégrer directement les scripts à l’intérieur des consignes et donc d’éviter la dispersion des élèves, les scripts pouvant s’exécuter directement sur la page.

CAPYTALE propose également pour Python une interface proche de celle rencontrée sur machine avec l’IDE habituelle.

  • Un espace de consigne laissé par le professeur en direction des élèves ;
  • Un espace pour écrire un script ;
  • Un espace pour utiliser la console Python ;
  • Pour le professeur, un espace d’évaluation, commentaires et notes.

On retrouve cette philosophie dans les autres applications de CAPYTALE (Base de données, HTML…), ce qui permet un apprentissage plus intégré de toutes les notions qu’on peut aborder dans ces domaines.

Enfin, un espace Wiki permet aux utilisateurs de prendre rapidement en main l’utilisation des logiciels, ce qui se fait de manière très intuitive.
Pour les utilisateurs avertis qui utilisent leurs logiciels habituellement, il arrive que certaines possibilités (comme certaines bibliothèques en Python) ne soient pas présentes dans CAPYTALE. Mais pour un usage conforme aux programmes, les options disponibles sont souvent suffisantes.

L’équipe qui gère le développement est très réactive et à l’écoute des retours des enseignants. Un espace est mis à disposition pour demander de nouvelles fonctionnalités (notamment pour Python), et des évolutions ont lieu régulièrement.

Comment fonctionne une activité CAPYTALE ?

Il serait sans doute plus lisible de montrer d’abord comment on crée une activité.

Ces activités sont très simplement partageables avec les élèves via un code ou un lien généré depuis l’interface de gestion des activités ainsi que le montre cette capture d’écran.

Lorsqu’un utilisateur (élève ou professeur) accède à une activité, une copie de celle-ci se crée dans son espace personnel comme dans l’exemple ci-dessous.

Le créateur peut alors savoir avec précision qui a accédé à cette activité.
L’utilisateur peut alors signifier qu’il a terminé une activité (colonne Mode/Etat), permettant au professeur de la corriger.

Le correcteur gestionnaire de l’activité peut amender celle-ci de commentaires, et bénéficie d’un cadre spécial pour un commentaire global et une note.

On peut ensuite avoir la vision globale de toutes ces évaluations dans l’espace de gestion de l’activité.
Le lien de la correction, est lui-même une activité CAPYTALE. A ce titre, on peut y accéder en un seul clic .

 

Collaboration sur les activités.

On peut associer des collègues ou élèves inscrits dans la base de données d’ÉCLAT-BFC pour cogérer l’activité. L’inscription est rapide et facile.
Ceux-ci peuvent donc modifier votre activité, mais aussi corriger les réponses des élèves qui ont participé à celle-ci !

Il faut noter en plus de cela qu’il existe une collaboration nationale avec la « bibliothèque » où chaque créateur qui le désire peut laisser, à la disposition de tous, son activité et permettre aux autres de s’inspirer d’exemples pertinents, aussi bien sur le fond que la forme (comme l’usage du HTML dans l’édition et mise en forme du texte).

Conclusion

La liste des avantages est bien plus grande que celles des inconvénients, il s’agit d’un outil simple d’utilisation, qui favorise largement le collaboratif, et soutenu par une équipe de développement dynamique, réactive et à l’écoute des utilisateurs.

Il y a quelques inconvénients que l’on peut relever.

  • On peut encore regretter l’utilisation exclusive des « tags » pour gérer l’ensemble des activités créées. On attend une prochaine évolution avec une organisation arborescente type « dossier ».
  • La correction des activités est aussi un peu fastidieuse lors d’un passage d’une copie à une autre (temps de latence due à la connexion internet).
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