
Le cadre d’usage de l’IA en éducation a été annoncé le 7 février et a été publié en juin 2025.
Il a pour objectif « d’apporter des réponses claires aux interrogations légitimes de l’ensemble de la communauté éducative et des agents sur l’usage de l’IA en éducation. L’usage de l’IA est autorisé en éducation dès lors qu’il respecte le cadre défini. Ce texte est le fruit d’une large consultation nationale des organisations représentatives de la communauté éducative et des agents du ministère, menée de janvier à mai 2025.»
Ce cadre précise les grands principes à respecter :
– S’assurer de la plus-value pédagogique du recours à l’IA
– Veiller à la protection des données saisies dans les outils grand public
– Être conscient de l’impact environnemental de l’IA générative
– Faire preuve de transparence dans son utilisation
– Exercer son esprit critique face aux contenus produits.
Il fixe également des règles d’utilisation concrètes pour les élèves : l’usage autonome de ces outils ne sera, par exemple, autorisé qu’à partir de la classe de 4e.
Tout recours à l’IA générative pour réaliser un devoir scolaire, sans autorisation explicite et sans travail personnel d’appropriation, sera considéré comme une fraude.
Pourquoi un cadre d’usage ?
La croissance des intelligences artificielles, en particulier des IA génératives, est rapide et continue.
Leur facilité d’utilisation et la variété des contenus qu’elles peuvent produire sont souvent accessibles gratuitement mais peu respectueuses des données personnelles.
Tout cela soulève de vives réflexions sur leurs applications dans l’éducation, notamment parce que ces technologies peuvent remettre en cause certains principes fondamentaux de l’École, notamment la relation à la connaissance et aux apprentissages, la conception des cours, la production des devoirs et leur évaluation. Par ailleurs, il faut savoir que, actuellement, la plupart des outils disponibles ne sont pas souverains, ne sont pas libres, présentent une opacité quant à leur fonctionnement et à leurs données d’entraînement, et consomment beaucoup de ressources et d’énergie. On ne peut néanmoins nier que ces mêmes technologies peuvent se révéler être des outils précieux pour l’enseignement, l’apprentissage et les tâches administratives du quotidien.
Ce cadre est posé car « il est essentiel que l’École fournisse aux élèves les outils nécessaires pour comprendre cette technologie, en leur permettant de saisir à la fois ses opportunités et ses limites, de développer un esprit critique à son égard et, pour certains – filles comme garçons –, de les orienter vers des études et des métiers liés à l’intelligence artificielle.»
À la fois défi et potentiel pour l’éducation, l’IA doit être utilisée dans le respect d’un cadre éthique et juridique, de manière réfléchie et consciente.
L’acquisition de compétences chez les enseignants comme chez les élèves
Ce cadre s’inscrit également dans une stratégie plus large de formation des enseignants à la pensée informatique et à l’IA, en formation initiale et continue.
Du côté des élèves, une micro-formation à l’IA sera proposée à tous les collégiens et lycéens à partir de la rentrée 2025 sur la plateforme Pix. Elle sera obligatoire pour tous les élèves de 4e et de 2de.