Animer la classe de manière synchrone

par | Avr 2, 2021

Accompagner une révision d’évaluation en enseignement comodal

Pendant que les élèves en présentiel sont en évaluation, l’enseignant n’a guère de solution pour  mettre les élèves à distance au travail sans perturber le devoir sur table. L’utilisation de Blablacl@sse pour les élèves en distanciel en parallèle d’un devoir sur table peut alors s’avérer utile.

Cet article complète une précédente publication “Maintenir le contact avec les lycéens via leur smartphone”, dans le contexte spécifique de l’enseignement des langues vivantes.

Voici deux propositions de mise en œuvre :

  • l’enseignant propose une aide à la révision pour le DS qui se déroulera la semaine suivante pour le groupe en distanciel :
    • les élèves peuvent poser des questions ou demander des explications sur le chapitre abordé pour préparer l’évaluation ou le travail sur la tâche finale
    • l’enseignant peut partager le sujet du DS avec des élèves à distance dans le fil de discussion pour qu’ils s’entraînent (cette organisation impose la création de deux sujets de devoir).
  • l’enseignant peut lancer un débat dans un fil de discussion et endosser le rôle de modérateur. Les élèves s’entraînent ainsi à l’expression écrite spontanée, compétence rarement exploitée en classe. Cette activité est également propice à l’interaction écrite et la médiation entre élèves.

Développer l’écriture interactive en classe de langues au collège

Dans le cadre d’une séquence axée sur le sentiment d’appartenance dans les écoles américaines (notion École et Société – Cycle 4), une classe de 3e a pu réfléchir sur l’exclusion et le harcèlement en milieu scolaire. Pour préparer la journée du harcèlement, les élèves ont réalisé deux activités :

  • une tâche intermédiaire sur le harcèlement au collège : par binôme, les élèves étaient invités à se joindre à une discussion Blablacl@sse ouverte pour l’occasion au sein du groupe classe Anglais 3ᵉ. Ils avaient ensuite pour tâche de :
    ◦ prendre une photo en situation de harcèlement,
    ◦ décrire le problème au groupe et demander de l’aide.
    Chaque binôme était ensuite invité à réagir à l’image et son commentaire en proposant des conseils. Après une phase d’écriture en interaction libre de 30 min (vidéo-projetée), un retour sur les productions a été réalisé pour les commenter/corriger. L’activité a été réalisée à partir des tablettes du collège, mais les élèves pouvaient également utiliser leur téléphone portable s’ils le souhaitaient.
  • une tâche finale sous forme de débat sur les cliques à l’école. Les élèves ont d’abord travaillé les expressions de l’opinion, du désaccord, du débat. Ils ont ensuite choisi un rôle (pour ou contre) et ont préparé chacun deux arguments sur papier. Après une phase de correction et d’inter-correction partielle, un sujet de discussion a été ouvert sur Blablacl@sse, au sein du groupe classe. Quelques élèves, cas contacts en isolement, ont été invités à participer à distance. Après 30 min d’échanges, un retour sur quelques phrases et arguments phares du débat a été proposé.

Que conclure de ces premiers pas avec la messagerie instantanée en classe ?

  1. Les notifications qui arrivent sur les smartphones des élèves : ça fonctionne et cela les fait réagir en mettant les messages scolaires au centre de leur activité numérique.
  2. Les échanges entre élèves peuvent être productifs et efficients : la parole professorale n’est plus unique et permet des interactions entre pairs.
  3. Des messages avec la classe, mais aussi des messages entre un élève et le professeur, sont produits par ceux qui ne prennent jamais la parole en classe.
  4. Les productions peuvent s’avérer plus efficaces que lors d’un débat oral en classe, car tous les élèves s’expriment, plus longtemps, et avec moins de retenue. Ce sont finalement les prémices d’une interaction écrite en langue étrangère qui peuvent s’instaurer grâce aux activités en classe de langue.

 

Et ce qui reste à questionner pédagogiquement :

  1. Le fait de s’insérer dans le système d’information personnel des élèves : leur smartphone devient un objet où vie privée et publique/scolaire se mêlent.
  2. L’enfermement des élèves dans leur fonctionnement où tout arrive vers eux sans devoir se contraindre à aller chercher l’information dans un système d’information structuré comme l’ENT.
  3. La question du relâchement systématique de l’expression écrite est également posée, surtout quand, comme moi, on est enseignant de lettres.
  4. La longueur des interactions est généralement décevante. Les utilisateurs ont tendance à simplifier la pensée pour la rendre synthétique, ce qui peut être contre-productif dans un usage d’expression écrite. Les élèves ne prennent plus le temps de réfléchir et de développer leurs phrases. Une pause à l’interaction peut être utile à divers moments de la séance pour prendre le temps de lire et commenter les productions déjà réalisées et réorienter le débat. La phase d’anticipation de l’utilisation de l’application peut également être allongée pour préparer une argumentation plus solide avant le passage au direct sur l’application
  5. La possibilité de correction du professeur et des apprenants est également réduite avec l’outil. Des stratégies de répétition de production corrigée peuvent être employées (avec un code “* + mot/expression” par exemple inséré dans le fil comme réponse et non comme nouveau message) mais la question de l’exigence de la perfection d’une production interactive se pose pédagogiquement. La quantité de production langagière prend alors le pas sur la qualité linguistique. Le professeur pourra alors prendre le rôle de médiateur pour pousser à l’enrichissement linguistique par ses relances. Quelques élèves peuvent également avoir pour rôle officiel de modérer/corriger les productions des camarades sous forme de réponses.

► Retrouvez plus de détails sur cette démarche pédagogique sur le site LV de l’académie de Besançon
► Accéder à nos tutoriels dédiés à BlablaCl@sse

 
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