Moodle dans l’ENT ÉCLAT-BFC. 2, Un outil hybride

par | Mar 21, 2022

Synchrone, asynchrone, en présence, à distance : un outil polyvalent et adaptable en fonction des besoins

 

Les problématiques de continuité pédagogique ont contribué aux réflexions sur les modalités de cours à distance et le passage à des dispositifs hybrides, c’est-à-dire à la fois en présentiel et en distanciel avec une partie de la classe.

Un peu de théorie

L’articulation entre les phases de travail autonome sur les activités et les cours magistraux ou les reprises en classe virtuelle de façon plénière a montré ses limites. Moodle peut contribuer à multiplier les passerelles entre les moments en présentiel et en distanciel, entre les phases synchrones (les élèves et l’enseignant travaillent sur un temps partagé, où les réponses immédiates sont possibles) et asynchrones (il y a déphasage entre le travail de chacun et des temps de latence nécessairement plus longs).

Nous n’évoquerons pas les formations à distance asynchrone statique, qui se suffisent à elles-mêmes : capsules vidéos, animations sont des éléments qui apportent de l’interaction, mais pas de rétroaction interpersonnelle avec le formateur.

Une brève typologie

Parmi les activités disponibles, on peut établir un bref classement suivant :

Synchrone

Asynchrone

Chat : communication très sommaire entre les participants en temps réel, avec les limites inhérentes à celle-ci (manque de structure, tendance à dériver, peu de régulation) Forum : création de fils de discussion pour des conversations asynchrones, paramétrables et évaluables par les participants
Contenu interactif et autres exerciseurs : permettent une découverte en amont d’une notion, une évaluation formative pendant le parcours de l’élève
Test en temps réel : utile pour relancer la participation pendant une classe virtuelle, ne permet qu’un QCM en temps limité avec une seule bonne réponse possible Test : assemblage de questions fermées et ouvertes, en auto-correction immédiate ou non, on peut paramétrer des moments précis pour leur ouverture et fermeture, ce qui peut les rendre synchrones
Wiki, base de données, glossaire : basés sur les contributions des élèves qui ajoutent des fiches / articles dans une logique de base de données
Rendez-vous : module de prise de RDV asynchrone qui détermine des possibilités de rencontre synchrone avec l’enseignant

 

Dans la majorité des cas, les outils synchrones sont très embryonnaires dans leurs fonctionnalités, mais il est possible pour l’enseignant, au cours d’une classe virtuelle, d’activer ou de désactiver l’accès à certaines ressources ou activités asynchrones pour conduire la séquence à sa guise.

Nous avons volontairement omis les ressources dans ce développement, car le maître-mot reste l’interactivité, dans sa définition comme activité ayant besoin de la coopération de plusieurs êtres ou systèmes, générant des coopérations, collaborations, rétroactions, à l’inverse d’une communication à sens unique de l’enseignant ou du système vers l’élève.

Recueillir des informations formatives

Un autre dispositif peut aider à soutenir l’attention lors des moments de distanciel synchrone, ou à recueillir des retours sur la formation asynchrone. Il s’agit de l’activité Feedback.

Typologie des questions utilisables dans un feedback

Cet outil recueille les avis des élèves au moyen de questions ouvertes ou fermées. Il est possible de restituer aux sondés l’analyse du sondage, ou de le réserver à l’enseignant. Ce n’est pas une évaluation sommative, mais bien une façon de concerner les apprenants en les questionnant sur les obstacles, les difficultés, ou leur façon de percevoir la formation qu’ils suivent, et de répercuter ou pas ces contributions à l’ensemble des participants.

En amont d’une classe virtuelle, il permet de recenser les problèmes plutôt que d’y faire face le jour J, sans préparation préalable d’une remédiation.

Possibilité de paramétrage d’une activité de type feedback

Une nécessaire clarté de la présentation

Parmi les points de vigilance lors de sessions à distance, il convient de privilégier la concision. Les conseils suivants sur la présentation du contenu sont toujours de rigueur : adopter une vue d’ensemble et accéder par lien hypertexte aux contenus plus précisément, pour éviter la sensation d’avoir une page illimitée à parcourir. Une indication sur le temps que prennent les différentes tâches, dans leur descriptif, aide aussi à mesurer le temps planifié, évitant la sensation de saturation lors d’activités ou de ressources trop longues.
En cas de saturation, la tentation sera grande de cliquer ailleurs pour trouver des contenus plus accessibles. Il en va de même pour les contenus trop peu diversifiés, utilisant mal les possibilités du multimédia.

Faciliter et fluidifier les rétroactions

L’utilisation de Moodle dans les dispositifs hybrides est plus complexe. Il s’agit en effet de mener une séquence sans privilégier les élèves physiquement, au détriment des élèves « silencieux » maintenus à distance. La problématique tient à la capacité du professeur à prendre des renseignements sur l’avancement de leurs travaux, ou sur leur degré de compréhension de ce qu’il faut retenir.

Là encore, une bonne articulation des outils de Moodle aidera grandement à chacun de se repérer dans ces apprentissages. Comme stipulé dans notre premier article, Moodle condense l’ensemble des liens menant vers les activités et les ressources. Dans des étiquettes ou des pages particulières, on peut encapsuler des travaux collaboratifs comme de l’écriture à plusieurs à partir de Framapad ou de la suite Office, autorisant la consultation du travail en cours, facilité par l’ouverture d’un chat pour faciliter les échanges.

La remédiation dans les dispositifs distanciels pose également d’épineux problèmes. La correction de copies s’avère fastidieuse quand elle se fait par des moyens d’écriture numérique, et ne peut se baser uniquement que sur les feedbacks automatisés. Dans l’activité devoir, il est possible de corriger à la volée en utilisant tout un panel de rétroactions (commentaires écrits dans et à côté du devoir, annotations, surlignage).

Le type de feedbacks possibles est paramétrable avec l’activité devoir en question. Les fichiers de feedbacks permettent par exemple de joindre des travaux exemplaires, des propositions de correction ou des fichiers audio utiles pour l’auto-évaluation par l’élève.

Devoir commenté sur la 1ʳᵉ guerre mondiale, avec envoi automatisé du feedback

Un écueil : la lisibilité des informations

Ce point de vigilance nous paraît important, tant la lecture d’une longue page web, agrémentée de blocs et d’autres informations dans le paratexte, peut s’avérer fastidieuse, notamment à destination d’un public jeune.

L’aspect d’une page Moodle peut intimider les élèves par son austérité. Les premières impressions visuelles sont déterminantes, notamment dans des dispositifs distanciels où l’enseignant ne peut intervenir pour soulager la navigation et le repérage des informations. Dans le Moodle proposé dans ÉCLAT-BFC, il est possible de choisir plusieurs thèmes qui proposent des expériences esthétiques et de navigation très différentes.

Varier le format de la page et du cours dans le paramétrage global du cours

Au niveau visuel, les formats de cours sont présentables sous forme de cartes mentales, de vues en images, permettant de varier l’ergonomie en fonction des élèves.

Deux thèmes fort différents : Skolengo et Fordson, l’affichage des blocs est fort différent

L’enseignant doit réfléchir à la présentation des éléments du cours : l’élève doit-il pouvoir embrasser la totalité de ce cours, ou avoir accès à un répertoire de liens qui l’emmènent plus en avant vers les ressources et activités dédiées ?

Pour la première option, le format thématique est le mieux indiqué. Pour la seconde, les formats sous forme d’images ou de cartes mentales remportent les suffrages. À noter que dans le format thématique, il est aussi possible d’afficher l’intégralité des titres du cours.

Deux possibilités de paramétrages dans Format de Cours, accessible depuis le paramétrage principal du cours.

La capacité à « masquer » des éléments de cours permet de soulager la charge de lecture que représente un cours complet, et faciliter la navigation des élèves parfois perdus dans les contenus, notamment pour les cycles 3 et 4. L’enseignant peut vérifier l’accessibilité de cette lecture en prenant le rôle d’un élève, se détachant alors de sa vue en tant qu’enseignant-rédacteur.

Il est aussi plus aisé pour présenter le cours à la classe sans justifier les différences de contenus, ou tester le comportement des ressources et des activités quand on a le rôle de l’étudiant.

Cette gestion des profils se fait facilement par le menu en haut à droite, avec la fonctionnalité prendre le rôle…

La vue « rôle de professeur » intègre une conclusion qui reste masquée dans la vue « rôle d’étudiant ».
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