De très nombreux enseignants connaissent l’environnement pédagogique Moodle, mais peu nombreux sont ceux qui l’utilisent, essentiellement à cause d’une complexité de prise en main de cet outil.
Celle-ci est liée à la richesse des possibilités et des fonctionnalités proposées qui permettent à l’enseignant de pouvoir apporter des nuances dans ses scénarios pédagogiques pour s’adapter à ses élèves. Mais cette richesse a un coût : celui d’apprendre le vocabulaire et la grammaire de Moodle.
L’objectif de cet article n’est pas de faire apprendre au lecteur le vocabulaire et la grammaire de Moodle. En effet, de multiples documents dactylographiés et / ou vidéo existent déjà sur le sujet, dont les excellents documents produits par l’académie de Reims.
Il s’agira avant tout de montrer quelques possibilités offertes par Moodle avec un gros plan sur l’enseignement de la physique-chimie.
Les questions calculées
Il existe beaucoup d’outils permettant de faire des tests/sondages/formulaires en ligne à des fins d’évaluation (diagnostique ou formative essentiellement) de nos élèves. Mais la physique-chimie a la particularité d’avoir beaucoup recours à l’écriture mathématique et à la prise en compte des unités des grandeurs étudiées. Très peu de concepteurs intègrent ces deux éléments lors de l’implémentation d’outils d’évaluations.
Sur Moodle, ces deux éléments sont intégrés dans les teste de type « Question calculée ».
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Vu par l’élève 1 (ou tentative 1) |
Vu par l’élève 2 (ou tentative 2) |
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Ce type de question est un très grand atout pour les enseignants de physique-chimie pour plusieurs raisons :
- Les réponses sont interprétées comme un nombre (et non comme une chaîne de caractères). Il est donc possible pour l’élève d’exprimer son résultat sous forme décimale ou à l’aide des puissances de 10 et de prendre en compte une incertitude sur l’écriture du résultat.
- Les valeurs des énoncés peuvent être différentes pour chaque tentative. Ceci a le double avantage de :
- permettre à un élève de refaire plusieurs fois la même question avec des valeurs différentes pour s’entraîner plusieurs fois,
- permettre aux élèves d’avoir tous des valeurs différentes, ce qui rend impossible la « communication » de la réponse entre deux élèves effectuant le même test.
Il peut être demandé à l’élève de préciser l’unité de son résultat. Moodle validera la réponse si la valeur numérique entrée par l’élève est cohérente avec l’unité indiquée. Dans le cas contraire, une rétroaction peut être proposée à l’élève indiquant que son erreur provient d’un problème de conversion d’unité.
Aide : une présentation vidéo de la création de ces questions en prenant en compte les unités.
Ce type de question, fort utile, pour toutes les raisons citées plus haut, permet donc à l’enseignant de physique-chimie d’avoir un outil unique en son genre sur les plates-formes classiques, à ma connaissance, directement implémenter dans les tests de Moodle.
Cette fonctionnalité permet en conséquence à l’élève de s’entraîner seul, autant de fois qu’il le souhaite, sans être tenté de demander la réponse au voisin et bien sûr, d’avoir sa réponse validée ou non avec les rétroactions qu’on souhaite ajouter.
L’intégration d’applications web dans une étiquette
Une autre particularité de la physique-chimie est la forte exploitation d’outils numériques pour analyser/modéliser/illustrer des situations expérimentales.
Avec la réforme de 2019, il nous a été demandé d’utiliser un langage de programmation pour analyser différentes situations. Le langage Python qui est préconisé ici. Une des difficultés de cette nouvelle commande ministérielle est le fait que les élèves n’ont généralement pas d’interpréteur Python sur leur machine personnelle (ordinateur ou smartphone).
Moodle permet alors de palier à ce problème en permettant d’intégrer (« embed » en anglais) certaines applications web dans une étiquette ou une page, dont des interpréteurs disponibles depuis un navigateur (les sites Trinket.io et Repl sont deux exemples populaires).
Il est ainsi extrêmement aisé de permettre aux élèves d’accéder à un éditeur/interpréteur Python directement en se connectant à son cours Moodle habituel.
Cette méthode d’intégration permet alors à l’élève d’avoir sur la même page les consignes du travail à faire en Python, l’éditeur et l’interpréteur qui permettra également d’afficher les sorties du programme (texte, graphique, image, etc.).
Il est bien sûr possible d’intégrer d’autres applications web que celle d’un interpréteur Python. Cette fonctionnalité permet en effet d’ajouter des animations, des applications type Learning Apps, GoogleMaps, etc.
Pour cela, il faut trouver sur le site d’intérêt le code « iframe » qui est généralement disponible en cliquant sur un bouton « Embed », « Integrer », ou il faut alors copier le code HTML qui s’affiche
(commençant par <iframe>)et le coller dans l’étiquette Moodle avec le mode HTML activé.
Aide : une présentation vidéo de la démarche à suivre pour incruster une vidéo depuis la plateforme Youtube. La méthode est généralisable à tout type d’applications web qui permet cette opération.
Pour conclure, ces deux exemples présentés dans cet article (les questions calculées et l’intégration d’applications web dans une étiquette Moodle), ne sont que deux toutes petites choses utiles en physique-chimie parmi toutes les autres fonctionnalités proposées par Moodle.
Moodle permet ainsi d’intégrer pleinement ces outils spécifiques dans nos cours Moodle qui viennent donc rejoindre les documents de cours, les activités H5P, les vidéos, le chat et la barre de suivi, etc. que nous aurons mis à dispositions de nos élèves en un seul endroit et ceci sans sortir de l’ENT de notre établissement : l’apprenant se retrouvant donc un peu moins perdu.
Article rédigé par Yannick LEFIER,
enseignant de Physique-Chimie au lycée Germaine Tillion de Montbéliard.