Comment une classe mobile permet-elle de travailler autrement en classe ?

par | Juin 30, 2022

Le lycée Germaine Tillion réfléchit sur une autre utilisation plus intégrée des outils numérique en classe. Pour cela, nous expérimentons depuis quelques années, avec des enseignants volontaires, l’usage d’ordinateurs portables (dans des chariots mobiles) au sein des classes.

Cette année, depuis octobre, deux chariots de 20 PC (de la dernière dotation régionale) ont été mis en réservation et nous avons pu relancer des activités numériques au sein de la classe et re-développer des activités de travail collaboratif.

La collaboration nécessite plusieurs phases différentes : l’appropriation individuelle, la concertation-confrontation et la synthèse. Le travail collaboratif est une tâche complexe qui va mettre en jeu de nombreuses capacités, notamment celles qui engagent de la distance critique, et de l’échange par des commentaires sur les productions d’autrui. Jusqu’à l’arrivée de certains outils numériques, c’était assez délicat à mettre en œuvre en classe. Dans le cours de lettres en seconde, j’ai mis en œuvre plusieurs activités avec un focus sur certains aspects de la collaboration ; je vous en propose trois pour commencer à réfléchir aux modalités permises par l’utilisation d’ordinateurs portables en classe ordinaire.

Première activité : réaliser une carte mentale pour présenter un mouvement littéraire

Cette activité aurait pu se dérouler en salle informatique, mais j’ai estimé que la phase de mise en commun était plus aisée en salle de classe ordinaire ; celle-ci étant équipée de tables individuelles facilement déplassables pour le travail en groupe.

En travaux dirigés (c’est-à-dire en demi-classe), il était demandé :

  1. individuellement, de lire, rechercher et sélectionner des informations dans le corpus documentaire mis à disposition dans l’ENT ÉCLAT-BFC > Espaces de classes > 2A > français > Séquence 3,
  2. en équipes, de réaliser une carte mentale manuellement (sur une feuille A3) sur le Réalisme comme mouvement artistique et culturel, selon un des 4 axes suivants :
    1. équipes 1 et 2 : les éléments historiques
    2. équipes 3 et 5 : les principes du Réalisme
    3. équipes 4 et 6 : les moyens d’expression
    4. équipes 7 et 8 : les grands artistes (pas uniquement des auteurs)

Puis, le travail s’est poursuivi en classe entière, tout d’abord collectivement, par une présentation orale des cartes mentales réalisées par les équipes à la classe en 180 secondes et prise de notes individuelle, puis en équipes, par la préparation de 5 questions à poser aux autres équipes pour la séance suivante.

À noter que chaque élève avait pour travail personnel de produire une synthèse sous la forme d’une carte heuristique manuelle ou numérique à apprendre pour la semaine suivante.

Au final, les ordinateurs portables ont simplement permis aux élèves d’utiliser un navigateur web pour l’accès au cahier de texte et aux dossiers partagés de la classe. C’est avant tout un accès personnalisé aux ressources qui a été privilégié et qui a facilité l’appropriation de connaissances.

Deuxième activité : dresser le portrait d’un nouveau personnage à la manière de Balzac

Pour s’approprier les caractéristiques du portrait du personnage balzacien, et après un rappel collectif des caractéristiques du personnage et sur des éléments du portrait, en équipe, les élèves ont participé à un atelier d’écriture.

Une fois déterminée la liste des caractéristiques physiques et morales du personnage (son présent, son passé, son futur ; le lieu ; sa situation ; ses pensées ; son état civil, etc.) et choisis deux éléments rhétoriques spécifiques, les élèves devaient respecter les contraintes suivantes et rédiger dans un traitement de texte de la suite LibreOffice et en ayant ajouté préalablement l’extension Grammalecte afin d’améliorer leur expression écrite :

  • une narration omnisciente,
  • un paragraphe de 15 à 20 lignes à la 3ème personne,
  • en précisant sa position sociale et la nature de ses activités,
  • en indiquant ses pensées avec le souci du détail,
  • dans un langage soutenu, usant de figures de rhétorique associatives.

Différentes organisations se sont mises en œuvre, avec à la manœuvre un rédacteur, choisi par l’enseignant, qui avait pour mission principale le respect de l’expression et des contraintes d’expression. Les autres devaient faire des recherches via leurs smartphones pour chercher les éléments de description les plus plausibles et pertinents.
Le travail de groupe a ensuite été rendu via le module de travail à faire avec remise de l’ENT ÉCLAT-BFC.

Au final, les ordinateurs portables ont permis aux élèves d’utiliser le traitement de texte, le cahier de texte et le module de restitution de travail et un navigateur web pour des recherches. Mais surtout, cela a favorisé des organisations variées au sein de la classe ; c’est sans doute cela le plus intéressant.

Troisième activité :  élaborer collaborativement un tableau d’analyse d’un texte littéraire

Le travail s’est déroulé sur plusieurs séances : après une étape en équipes, en classe entière, de repérages d’éléments stylistiques reprenant une méthodologie déjà mise en œuvre, les élèves devaient individuellement remplir un tableau collaboratif (via les documents collaboratifs de l’ENT ÉCLAT-BFC) à plusieurs mains, en fonction des éléments travaillés dans leur équipe.
Cela a permis une mise en commun des repérages saillants et de leurs analyses à des fins d’interprétation. Les élèves et l’enseignant avaient pour travail à faire d’ajouter des commentaires aux différentes propositions afin de discuter les éléments proposés de manière synchrone et asynchrones entre deux séances.

Suite à cela, toujours en classe entière, nous avons formulé des hypothèses de lecture, puis une problématique en vue d’un commentaire littéraire.

Enfin, les élèves, en classe et par demi-groupes, ont proposé des plans d’étude en vue de la rédaction d’un commentaire littéraire. Ils ont ensuite rédigé une des sous-parties, à l’aide du traitement de texte de la suite LibreOffice et en ayant ajouté préalablement l’extension Grammalecte afin d’améliorer leur expression écrite.

Au final, les ordinateurs portables ont permis aux élèves d’utiliser le traitement de texte, et un navigateur web pour l’accès au cahier de texte, le module de restitution de travail de l’ENT. Mais surtout, nous avons utilisé un outil collaboratif qui a permis du travail en mode synchrone au sein de la classe et asynchrone en dehors de la classe (ordinateurs en accès libre et à la maison).

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