La Biennale de l’éducation 2021 : Faire / Se faire

par | Oct 19, 2021

 

La Biennale Internationale de l’Éducation, de la Formation et des Pratiques Professionnelles sur le thème “faire/se faire” s’est déroulée à Paris, du 22 au 25 septembre 2021. Elle comprenait des conférences, des symposiums, des colloques, des manifestations et pas moins de 38 ateliers. C’est donc un lieu de rencontre et de formation.

l'amphithéâtre de la biennaleAinsi la conférence de Boris Cyrulnik nous offre un point de départ biologique et s’appuie sur Spinoza. Il montre que nous nous construisons, même avant notre naissance, en interaction avec nos milieux de vie. Aujourd’hui, les images en neurologie appuient ces éléments. Un environnement sécurisé permet un développement sécurisé. Les guerres, les famines, mais aussi le stress ou la charge mentale peuvent altérer notre développement. La solution reste à tout âge de stimuler la niche sensorielle, car les interactions sont une nourriture cérébrale. On peut agir sur le milieu qui agit sur nous.

Même si le chercheur évoque la question de la maternité, de la paternité et de l’enfance, il ne fait aucun doute que l’environnement numérique dans lequel nous sommes est aussi un des éléments que nous devons aujourd’hui prendre en compte.

Créer l'écosystème qui favorise le processus de subjectivationPhilippe Meirieu énonce aussi que nous sommes déterminés par d’autres que nous. Nous avons été portés par des données, mais aussi par un roman familial, social et national. Ainsi l’enfant est présent derrière l’élève. Et nous construisons tous des données. Nous ne sommes pas seulement ce que nous avons été faits : il y a ce que l’on fait de ce que nous sommes faits. En faisant, il est donc possible de faire et refaire. Alors comment au sein de l’éducation faire pour que l’autre se fasse ? Il faut l’éducation. Éduquer c’est alors permettre à l’autre de se faire et non faire l’autre. Éduquer, c’est créer des conditions pour que ce soit l’autre qui fasse et donc favoriser l’engagement de la personne. Et parfois faire quelque chose qu’on ne sait pas faire pour apprendre à faire.

Dans cet écosystème tout interfère sur tout. Il n’y a pas de causalité linéaire, mais des systèmes en interaction et des contraintes fécondes (Korczack). Nous cherchons ensemble.

Il semble dès lors intéressant de s’interroger, même si le chercheur ne l’énonce pas, sur les TICE au sein de ces questionnements du milieu.

Le symposium animé par Jean Guichard  “Se construire soi avec les autres pour un monde durable et solidaire” s’attache à l’orientation professionnelle. Il met en lumière l’entretien comme outil pour accompagner l’adaptation avec un modèle pour cartographier la forme d’identité subjective et des activités narratives et réflexives. Le numérique est utilisé par l’utilisation de dialogue filmé et par la recherche en ligne des lieux de ce passé. S’enregistrer permet ainsi d’introduire une certaine réflexivité. Ensuite la présentation de l’approche dite orientante permet de comprendre la manière dont la question de l’orientation peut devenir l’affaire de tous.

Au niveau des ateliers, nous noterons, parmi ceux que nous avons pu voir,  une étude sur les effets transformationnels des entretiens d’auto et d’allo-confrontation à partir de la révision d’écrits sur TBI d’Hélène Castany-Howhadi. La construction de l’expérience et formation hybride : transformations de l’activité des professeurs des écoles instrumentées par la plateforme m@gistère présenté par Frédéric Pogent. La présentation de l’outil Digi’Trainer pour le formateur, par Edmée Runtz-Christian et Pierre-François Cohen. Et enfin l’évocation d’un travail de recherche effectué sur la perception par les enseignants confinés des potentialités d’action avec les TICE que j’ai mené sous la direction de Christophe Reffay.

Image de la présentation de digitrainer
illustration d'un atelier
Image du support de M.Pogent

La biennale de l’éducation, un moment de partage et d’écoute qui s’est enrichi et prolongé avec la présence d’une librairie au sein de l’événement.

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