Assurer un cours à distance en langues vivantes

par | Avr 6, 2021

Comment transformer un cours d’anglais en présentiel en une séance à distance à l’aide d’ÉCLAT-BFC ?

Tout comme pour un cours en présentiel, réaliser un cours à distance nécessite de varier les typologies d’activités, de proposer des activités progressives, (auto-)corrigées et interactives. Certaines activités seront à laisser de côté, d’autres à reconfigurer, mais pour certaines séances, dans l’ensemble, c’est essentiellement le support de travail qui change.

L’activité présentée ci-dessous est une simple adaptation d’un cours préparé pour le présentiel, à partir de supports du manuel utilisé en classe. C’est une séance unique réalisée à distance lorsque le professeur était en télétravail temporaire. La trame est volontairement simple et linéaire dans sa construction pour faciliter la compréhension des élèves.

L’ensemble de la séance est proposée en « travail à faire » dans ÉCLAT-BFC à partir d’une « activité » du « classeur pédagogique » de l’ENT.

Capture d’écran de l’activité proposée :

Scénario de séance :

1. Correction : La première activité consiste en une correction d’exercice donné à la maison. La correction est donnée à l’élève avec les éléments en gras à vérifier dans son cahier. La fin de correction propose un commentaire explicatif sur les objectifs de l’exercice pour le situer dans le contexte d’apprentissage.

2. Quiz : la vérification de connaissances linguistiques est réalisée à travers un quiz. Le quiz, auto-correctif, propose des questions lexicales (questions sous forme de choix multiples, texte à écrire basé sur de la traduction, appariement définition/terme). Le second questionnaire est un quiz grammatical auto-corrigé. Différents outils de quiz existent mais si l’on souhaite recueillir des données sur les productions élèves (nom de l’élève, résultat, temps de connexion), il est nécessaire d’être vigilant sur sa conformité au RGPD. À défaut, les exercices peuvent être réalisés en mode anonyme (aucun suivi ou vérification du travail fait) ou en mode exerciseur auto-correctif (learningapps ou exercice H5P intégré au classeur pédagogique).

3. Prononciation : l’activité, issue du workbook, propose un repérage phonologique afin d’anticiper le travail de prononciation. Une courte mise en contexte de l’exercice permet de donner du sens à l’activité. L’extrait du workbook a été scanné et intégré à l’activité pour permettre à l’élève de se repérer, mais l’activité est réalisée dans le cahier d’activité. La bande son est intégrée au classeur pédagogique pour une écoute en ligne (sans téléchargement).

4. Correction d’exercice de prononciation : la correction d’exercice est téléchargeable directement. L’élève peut ainsi vérifier immédiatement si ses suppositions sont correctes. D’un point de vue cognitif, il est important de faire un retour rapide à l’élève sur ses erreurs et réussites afin de ne pas fixer de structures erronées et de renforcer les stratégies efficaces. Cette correction est immédiate en classe. Elle ne doit pas être reportée à la séance suivante à distance. Certains élèves seront tentés de tricher, mais ce sont, en général, les élèves qui de toute façon n’auraient pas beaucoup réfléchi à l’activité en classe non plus !

5. Entraînement : l’activité est commentée en amont pour faciliter sa mise en contexte et expliciter les objectifs d’apprentissage. Des consignes simples de mise en œuvre (fichier à imprimer ou recopier) accompagnent l’élève de façon pragmatique. Le fichier son support est écoutable en ligne.

6. « It’s your turn » : l’élève est invité à s’enregistrer à son tour sur l’histoire étudiée en classe, en imitant le modèle proposé et étudié en amont. La partie « travail à faire » avec rendu audio d’ÉCLAT-BFC permet de récolter les productions des élèves (voir capture ci-dessous).

Une fois le temps imparti écoulé (une semaine par exemple), le professeur vérifie éventuellement le travail fait dans l’interface de quiz puis il corrige les enregistrements réalisés. Les élèves en difficulté pour accéder au travail en ligne peuvent réaliser le travail en étude ou au CDI pendant l’absence du professeur.

ÉCLAT-BFC permet une correction individuelle de l’élève avec un commentaire texte (indications sur les mots à retravailler par exemple) et/ou audio (explication complémentaire et correction phonologique personnalisée). Cette correction se fait intégralement en ligne sans nécessiter de téléchargement ou de téléversement de copies élèves ou de correction, ce qui constitue un gain de temps considérable.

Autre mise en œuvre :

Un tel cours peut également être assuré en présentiel avec travail des élèves en autonomie (sur tablette par exemple). L’intérêt d’une telle mise en œuvre est que l’enseignant est libéré pour accompagner les élèves individuellement. Il régule l’activité avec quelques rappels et répétitions phonologiques collectives pour rythmer la séance et remobiliser l’attention.

Analyses réflexives des piliers du distanciel :

  • Quelques étapes clés à garder en tête lors de la transposition « présentiel vers distanciel » sont précisées ci-dessous et illustrées en s’appuyant sur notre exemple :
Étapes / Points de vigilance Mise en œuvre dans l’activité de Langues Vivantes présentée
Identifier les objectifs de la séance et les expliciter aux élèves Divers commentaires précèdent les exercices et leur correction en complément des consignes.
Repérer ce qui dans le cours initial peut être conservé à l’identique. Une grande partie des activités a pu être répliquée ici.
Repérer ce qui ne peut plus avoir lieu hors classe et proposer une alternative (vidéo, photographie, etc.) Il manque évidemment une partie répétition individuelle et collective pour le travail de prononciation, mais cet apport pédagogique est compensé par la correction individuelle en ligne. Le professeur, libéré de sa séance, peut consacrer plus de temps à l’accompagnement individuel.
Anticiper les blocages des élèves et proposer des aides adaptées Peu de consignes complémentaires proposées ici. La différentiation ne peut avoir lieu qu’en proposant des activités différenciées. Seule l’interface de quiz peut apporter une rétroaction qui accompagne l’élève en difficulté.
Prévoir une correction et/ou un retour aux élèves sur leurs productions ou une partie de leur production. Le fait de passer par un questionnaire en ligne permet à l’élève d’avoir un retour rapide avec correction sur les QCM et demande à l’enseignant de ne corriger que les questions de rédaction éventuelles.
Un retour sur les erreurs types peut être proposé en classe en complément de la correction individuelle rendue disponible en ligne.
Proposer un bilan que l’élève lira ou regardera avant ou après l’activité selon l’accès donné dans le scénario de l’enseignant. Varier le format pour le rendre plus attractif est un atout. Le cours pourrait être précédé d’une consigne audio dans « Travail à faire ». Celle-ci présentera les grandes lignes de la séance pour mettre l’élève en situation.
La scénarisation alternant les phases individuelles et interactives rend l’activité élève moins monotone.

Pour aller plus loin

► Le présent article est librement inspiré de l’article « Transformer un cours en classe en cours à distance » : exemple concret sur un cours de SVT écrit par Nicolas Louisot. Celui-ci présente un cours à distance réalisé sur une présentation Genial.ly sur le même principe.

► D’un point de vue méthodologique, des conseils complémentaires sont disponibles dans l’article « Comment réussir l’hybridation des cours dans le cadre de la continuité pédagogique ».

► Pour poursuivre la réflexion, l’article « Aider les enseignants à transposer leurs cours en mode hybride » rédigé par le Groupe de Réflexion Académique sur le Numérique Educatif (GRRANE) propose quelques apports théoriques intéressants.

Quatre fiches de situations pratiques pour enseigner à distance sont également disponibles.

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